Les élus restent très attentifs sur le dossier de l'usine d'incinération de Noyelles-sous-Lens
mercredi 18.02.2009, 04:49 - La Voix du Nord
L'usine avait subi des gros travaux (15ME) en 2000 mais neuf ans plus tard, 40ME sont de nouveau nécessaires!
En 2007, la communauté d'agglomération de Lens - Liévin a convenu d'un bail emphytéotique avec la société Callergie concernant le fonctionnement de l'usine d'incinération de Noyelles-sous-Lens. Le coût des travaux de rénovation pose problème.
Le 22 octobre 2007, le conseil d'agglomération prenait la décision d'externaliser la gestion des déchets ménagers. Michel Vancaille avait toujours dit et répété « que ce n'était pas la vocation d'une agglomération que de gérer les flux de déchets d'une usine d'incinération ». À l'époque, malgré l'opposition de principe du groupe communiste peu enclin à laisser la gestion des déchets « publics » à une entreprise « privée », la CALL avait décidé, à l'unanimité, de signer le bail emphytéotique pour vingt ans. Michel Vancaille avait bien signifié que la délégation de service public serait très contraignante pour l'entreprise afin de satisfaire les besoins de la CALL, établis à 75 millions de tonnes/an.
Il était également établi que Callergie prendrait aussi à sa charge les frais de remise aux normes, établis, toutes dépenses confondues, à 50 M E environ, à réaliser avant 2010.
L'opération semblait alléchante. La communauté d'agglomération se dégageait financièrement tout en restant propriétaire du site. C'est effectivement le cas.
Le fait est qu'aujourd'hui Callergie a du mal réunir la somme nécessaire pour conduire les travaux (Il manquerait environ 5 M E). Si la situation restait en l'état jusqu'à l'échéance légale, le centre d'incinération de Noyelles-sous-Lens serait dans l'obligation de fermer ses portes avec toutes les conséquences que l'on peut imaginer sur la collecte des ordures ménagères du secteur de Lens - Liévin. Le temps presse... lentement donc.
Bruno Troni (groupe communiste) n'a pas manqué de rappeler les réticences des siens à l'époque. Il considère plus que jamais que ses craintes étaient fondées : « Nous nous abstiendrons sur le projet d'acceptation de cession de créances au profit de la BCME (Banque commerciale pour le marché de l'entreprise) car nous estimons que nous perdons la maîtrise, du moins la mainmise sur le fonctionnement de l'usine d'incinération. » Jean-Marie Alexandre (Mouvement des républicains et citoyens), lui aussi, a souhaité s'abstenir, pour d'autres raisons : « Je trouve que les montages financiers qui sont les leurs sont trop complexes, donc pas assez lisibles. »
Michel Vancaille, président de la communauté d'agglomération, a souhaité rappeler qu'aujourd'hui la CALL serait bien incapable de sortir 50 ME pour mettre aux normes son outil de travail. Il a également insisté sur le fait que la CALL restera toujours propriétaire de l'outil noyellois quels que soient les accords passés avec le concessionnaire. En attendant, les élus (55 pour 31 abstentions) ont accepté l'acceptation d'une créance mais prient des deux mains pour que les travaux ne traînent plus. •
Y. P.