Parti anticapitaliste : la gauche locale n'adhère pas

Parti anticapitaliste : la gauche locale n'adhère pas

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Besancenot avait soutenu les salariés de la sucrerie de Guignicourt et devisé Jean-Loup Pernelle de LO.

La création du Nouveau parti anticapitaliste pourrait modifier la donne à gauche, mais localement, on n'est pas très inquiet et on y va parfois de ses commentaires acerbes.

PORTÉ par de bons scores aux Présidentielles, Olivier Besancenot joue son va-tout en enterrant la LCR pour créer le Nouveau parti anticapitaliste.
Surfant sur la crise, cette naissance a connu un large écho. « Il y a une ouverture plus large. D'ailleurs, depuis que nous avons lancé la procédure de changement de nom, nous avons de nouveaux arrivants », affirme Marie-Claude Laffiac, Laonnoise et candidate LCR lors des dernières législatives.
« Le jeu de Sarkozy »
Elle revendique une quinzaine d'adhérents sur Laon et une cinquantaine dans l'Aisne, soit le double en quelques mois.
Pas de quoi néanmoins inquiéter la gauche laonnoise, sachant que la LCR n'avait jusqu'à présent guère pesé sur les scrutins locaux. « Nous, nous travaillons pour permettre une alternance politique, sur la base d'un projet alternatif, où l'on peut se rejoindre avec d'autres formations.

Alors que le NPA n'envisage aucune forme d'alliance, ni de gouverner un jour, selon le bon vieux principe trotskiste », estime Michel Vignal, du Mouvement républicain et citoyen.

Pour autant, ce dernier estime que le MRC peut converger avec le NPA comme lors de la manifestation du 29 janvier et la signature d'un texte pour donner une suite à cette mobilisation.

Même son de cloche au niveau du PC (Parti communiste), qui indique que le NPA parle de rassemblement, mais qu'il ne le fait pas. « Attention à ce qu'il ne soit pas un jour montré du doigt pas ceux qui souffrent, en faisant le jeu de la droite », mettait en garde Jacky

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Hénin, député européen PC de passage à Laon.
L'inquiétude est partagée par Dominique Pierre, responsable de la section PS locale. « Vous voulez que Sarkozy repasse, votez Besancenot », lance-t-il sans hésiter. « Nous, nous envisageons de prendre la place de Sarkozy, alors que le NPA refuse tout compromis », poursuit-il.
Pour lui, le NPA demeure un parti verrouillé par l'appareil LCR. « On rhabille l'ancien, mais le fond n'a pas changé. Ce qui est symptomatique, c'est que c'est la première fois qu'on a un parti anti-quelque chose. Ma propre philosophie serait plutôt anticapitaliste, mais la question est de savoir ce qu'on fait à la place ? Et les modèles troskistes-léninistes ont conduit à des catastrophes. »
Liens et différences avec LO
Au niveau de Jean-Loup Pernelle, de Lutte ouvrière, on pose un regard de sympathie sur le NPA, avec qui des idées communes sont partagées, comme l'écologie ou le féminisme. « La LCR a créé le NPA pour capitaliser les scores de Besancenot, c'est son choix. Il existe et on dira des choses ensemble, comme avant. Il y a des choses qu'on ne partage pas cependant. Nous nous revendiquons communistes révolutionnaires, nous sommes pour un changement de société par les luttes des travailleurs. Et la crise actuelle nous conforte dans nos convictions de la faillite du capitalisme. En outre, nous estimons que le communisme n'a rien de ringard. »
A ce sujet, Jean-Loup Pernelle regarde avec attention ce qui se passe aux Antilles. « Ils se battent pour des choses pour lesquelles on pourrait se battre ici. »
Yann Le Blévec