Invité de l'émission Mardi politique, Jean-Pierre Chevènement a dicté au PS les conditions de son retrait de la présidentielle.
Qu'il est bon d'être dans la position de celui qui a tout vu venir avant les autres. La crise financière, l'euro fort, la désindustrialisation, la perte de souveraineté : voilà des années que Jean-Pierre Chevènement en parle ! Après une première candidature en 2002, le "Che" revient. À 72 ans, il sera le candidat du Mouvement républicain et citoyen (MRC) à la présidentielle de 2012, fort de ce même constat apocalyptique et qui, contrairement au début des années 2000, est terriblement d'actualité.
"En 2002, j'ai dénoncé des choses qui paraissent évidentes aujourd'hui", a-t-il asséné au micro de RFI, lors de l'émission Mardi politique (avec Le Point et 20 Minutes). L'ambition première de l'ancien ministre de l'Intérieur, républicain patenté, est de "faire bouger les lignes". Comprendre : forcer le PS, le parti dominant de la gauche, à se hisser à la hauteur des enjeux et à en finir avec les demi-mesures, la déconnexion, "l'européolâtrie", voire l'angélisme. Pour ça, le sénateur de Belfort à la recette. En vrac : "En finir avec la dictature des marchés ; étendre la mission de la BCE au soutien de la croissance et de l'emploi ; lutter contre la désindustialisation ; mise en place d'un plan d'investissement au niveau européen..."
Gouverneurs
L'urgence, selon lui, est de sortir de la seule logique comptable, l'apanage du "fédéralisme coercitif" qui n'a que ces mots à la bouche : "plafond des dépenses, plancher des recettes, amendes, saisine de la cour de justice". Bref, Jean-Pierre Chevènement aimerait davantage d'actions et moins de réactions face à la crise. Sans cette prise de conscience, dit-il, "les États nommeront des gouverneurs à leur tête, comme en Italie et en Grèce". S'agissant de la monnaie, il plaide pour un changement des règles de l'euro afin de le rendre moins cher, et non pour une sortie pure.
On lui dit que d'autres, à l'instar de Marine Le Pen et