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Mouvement Républicain et Citoyen 71 avec Emmanuel Jallageas, 1er Secrétaire Fédéral

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avec Jean - Pierre Chevènement


Nucléaire: non à l'idéologie de la peur! par Jean Pierre Chevènement dans Le Monde

Publié par Baudouin Grégory Mouvement Républicain et Citoyen sur 21 Novembre 2011, 21:44pm

Catégories : #Jean Pierre Chevènement


Une tribune de Jean-Pierre Chevènement parue dans Le Monde, édition du 22 novembre 2011.

Nucléaire: non à l'idéologie de la peur!
Si je sais gré à François Hollande d'avoir tenu bon sur la poursuite de la construction du réacteur EPR de Flamanville qui conditionne les exportations françaises vers la Grande-Bretagne, la Chine, l'Inde, etc., comment ne pas s'alarmer de la volonté des Verts de condamner l'usine de retraitement de la Hague, la fabrication du combustible mox nécessaire à nos réacteurs et de fermer le laboratoire de stockage des déchets retraités de Bure, etc. La logique des Verts est claire : c'est la "sortie du nucléaire". C'est le triomphe du dogmatisme. Mais quelle cohérence y a-t-il à vouloir, en pleine crise, fermer vingt-quatre réacteurs qui marchent, bref à se priver du tiers de notre potentiel de production électrique ? 

Cette mesure coûterait au moins 250 milliards d'euros qu'il faudra bien trouver dans le budget de l'Etat, des entreprises et chez les contribuables. Outre le démantèlement de réacteurs qui marchent, il faudrait construire un nombre équivalent de nouvelles centrales thermiques, subventionner des énergies renouvelables, moderniser notre réseau électrique afin de répondre aux contraintes d'une production plus complexe et plus intermittente, sans parler du coût social de telles mesures. 

Casser une infrastructure très rentable (le nucléaire) et la remplacer par une autre, plus polluante et moins rentable (gaz, charbon, énergies renouvelables) entraînera une augmentation du prix de l'électricité de 40 % à 50 %. Les chiffres sont têtus et connus. Le coût du MW/h du parc nucléaire français est de 42 euros (chiffre inscrit dans la loi sur la nouvelle organisation du marché de l'électricité en France de 2011). Le gaz revient entre 60 et 70 euros/MWh (le prix du gaz va progresser dans l'avenir). Le coût de l'éolien terrestre s'élève à 90 euros/MWh, l'éolien marin est à 150 euros/MWh et le solaire photovoltaïque à 250 euros/MWh. Seul le charbon est aussi compétitif que le nucléaire mais il est beaucoup plus polluant.

Notre déficit extérieur s'aggraverait de trois façons : la réduction de nos services nucléaires exportés (6 milliards d'euros par an en moyenne), l'importation ensuite de 4 milliards d'euros de gaz supplémentaire chaque année, et enfin, la disparition progressive de nos exportations d'électricité (2,3 milliards d'euros par an) au fur et à mesure de la fermeture des réacteurs français. Enfin, les entreprises françaises, qui bénéficient d'une électricité 40 % moins chère que dans le reste de l'UE, perdraient cet avantage comparatif, ce qui aggraverait leur problème de compétitivité. L'image d'un monde éclairé par la seule grâce du soleil et du vent que nous présentent les partis écologistes est un leurre. L'éolien et le solaire sont non seulement chers, mais ils produisent trop peu. Une éolienne terrestre ne produit que 20 à 25 % du temps, une éolienne maritime 30 à 35 % et le solaire photovoltaïque en France 10 à 15 %. Les éoliennes en France ayant en moyenne une puissance nominale de 2 MW, il faudrait en construire 2 500 à 3 000 pour obtenir une puissance produite équivalente à celle d'un seul EPR de 1 650 MW qui, lui, fonctionnera 90 % du temps. Belle perspective ! 

Nous assistons au triomphe de "l'idéologie de la peur" formalisée en Allemagne au lendemain de la seconde guerre mondiale par le philosophe Hans Jonas ("l'heuristique de la peur") et plus récemment par le sociologue Ulrich Beck ("la société du risque"). Cette idéologie a déjà contaminé notre Constitution avec un "principe de précaution" qui n'a rien de scientifique. Or, le risque zéro n'existe nulle part. L'Allemagne va construire dix centrales thermiques au charbon pour remplacer les réacteurs nucléaires qu'elle ferme. Or, l'industrie charbonnière fait 2 500 à 3 000 morts par an (contre deux à Fukushima). 

Cet accident nucléaire très grave n'a pas été "l'apocalypse" annoncée par certains dans la panique des premiers jours. Le déplacement de
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