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Mouvement Républicain et Citoyen 71 avec Emmanuel Jallageas, 1er Secrétaire Fédéral

Mouvement Républicain et Citoyen 71 avec Emmanuel Jallageas, 1er Secrétaire Fédéral

avec Jean - Pierre Chevènement


Allocution aux universités d'été du MRC Georges Sarre

Publié par Baudouin Grégory Mouvement Républicain et Citoyen sur 14 Septembre 2009, 21:19pm

Catégories : #Georges Sarre

Chers camarades, salut et fraternité.


Cette table ronde, nourrie des interventions intelligentes et constructives de d’Yves LE HENAFF, Bruno MOSCHETTO, Jean-François KNETTER et Pierre DUBREUIL, nous a permis, en somme, de démêler l’écheveau du discours dominant pour faire émerger la vérité sur la crise ( I ).

Face à cette crise que nous identifions mieux, les anciens outils de ce que les libéraux de tous poils appellent volontiers « la gouvernance », paraissent totalement obsolètes ( II ).

Au contraire, le projet républicain offre un cap, de nouveaux leviers, et s’inscrit dans une perspective de progrès, pour que la crise ne soit pas seulement un drame, mais un tournant vers un monde meilleur (III).

I - La crise : démêler l’écheveau du discours dominant pour dire la vérité.
Jaurès disait « le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ».

1/ Quel est donc ce discours dominant qu’il faut faire voler en éclat, celui dont on nous rebat les oreilles, des experts du FMI à la Ministre des Finances en passant par les journalistes censément « économiques » et les essayistes bien en Cour ?

Selon tous ces faillis du monde ancien, la crise serait un accident contemporain et ponctuel provoqué par des banquiers sans scrupule ; dès lors, un rebond est à portée de main et, tout au plus, il est nécessaire de « moraliser » certaines pratiques marginales.

Un accident contemporain et ponctuel ? Depuis 25 ans, le chômage ne cesse de croître, pour devenir un chômage de masse, avec les fermetures d’entreprises, les délocalisations, la désindustrialisation du pays ! Depuis 25 ans, le pouvoir d’achat décline. Depuis 25 ans, la précarité explose.

Bien sûr, il s’est passé quelque chose de particulier, l’an dernier, aux Etats-Unis, avec la crise des crédits hypothécaires. Mais cela n’est pas un événement isolé, un accident sans lien avec le système capitaliste financier mondialisé dans lequel nous nous enfonçons depuis 25 ans.

Pourquoi les crédits hypothécaires ont-ils eu tant de succès ? Parce que le consommateur états-unien ne peut plus acheter sa maison avec le fruit de son travail ! On retrouve le problème du chômage et du pouvoir d’achat des travailleurs, le problème de la solvabilité de la demande.

Et pourquoi cette crise dans les crédits hypothécaires ? Parce que l’hyper-financiarisation de l’économie a permis aux organismes financiers de se déconnecter totalement d’une économie réelle incapable de leur offrir les profits colossaux qu’ils escomptent. Et quand on lève une partie du voile sur cette déconnexion, le système tremble de peur d’être mis à nu.

Que l’on se place du point de vue de l’offre ou de la demande, du travailleur américain ou de sa banque, la crise des crédits hypothécaires est dans la droite ligne d’une économie dont les fondamentaux ont été viciés depuis 25 ans par la dérégulation et le libre-échange absolu !


2/ La vérité ? Oui nous subissons une crise depuis 2008, mais c’est une crise dans la crise. Un soubresaut particulier dans une crise endémique qui court depuis 25 ans ! Dès lors, on connaîtra peut-être un rebond en 2010 ou en 2011. Et peut-être, si l’on veut être très optimiste, peut-on croire qu’on estompera certains excès en instillant une pincée de morale dans l’océan du capitalisme financier – par exemple en réformant le mode de rémunération des traders.

Mais la crise endémique, la crise de l’industrie, de l’emploi, du pouvoir d’achat, c’est là le véritable enjeu. Cette « nouvelle division internationale du travail » qui veut dire chômage de masse au Nord, exploitation et déstabilisation des sociétés au Sud, au profit des seuls spéculateurs financiers ; ce monde dérégulé où la rentabilité à deux chiffres est le maître de mots de prédateurs que plus aucune règle ne vient entraver ; qui ose les décrire, les dénoncer ? Qui ose proposer l’alternative ?


II - Face à la crise, les anciens outils sont obsolètes.
1 - Peut-on une seule seconde faire confiance à la « régulation » des organisations mondiales ? Laissez-moi rire ! Regardez le trompe l’œil du G 20 ! Regardez le FMI, dirigé par un bon camarade (… un bon collègue des prédateurs financiers je veux dire !), persister dans ses orientations funestes ! Regardez l’O.M.C. obsédée par la relance d’un nouveau cycle de libéralisation des échanges ! Ils n’ont rien appris, rien oublié !


2 – Alors rassurons-nous, il reste l’Union Européenne. Voilà le salut. Voilà le pôle solide qui se constitue autour d’un modèle social original ! Voilà l’oasis dans la jungle financière mondiale, et un levier pour améliorer le monde !

Boniments. Arnaque. Réveillons-nous ! On nous a vendu ce scénario en 1983, au moment du tournant de la rigueur, quand le mythe européïste a remplacé l’idéal socialiste. On nous a demandé de le ratifier en 1986 avec l’acte unique. On nous a vendu le même mythe en 1992 pour faire passer Maastricht. On n’a pas cessé de nous mentir depuis, sauf que nous avons dit « STOP » en 2005. « Mais ça continue, encore et encore » pour parodier Francis CABREL !

Il faut être aveugle aujourd’hui pour ne pas voir la vraie nature de l’Union Européenne, qui ne trouve rien de mieux à faire, en pleine crise, que de chercher à rançonner quelques maraîchers français ! Un scandale de plus.

D’ailleurs, on commence un peu partout à ouvrir les yeux. Après les NON français et néerlandais de 2005, le NON irlandais de 2008, c’est d’Allemagne que la lumière vient en 2009. En juin dernier, le juge suprême constitutionnel allemand, la Cour de Karlsruhe, a, malgré la prudence des juristes, rétabli quelques points fondamentaux du droit, et je dirais de la philosophie politique élémentaire. Ce n’est qu’à certaines conditions que le traité de Lisbonne est compatible avec la Loi Fondamentale allemande, a dit la Cour, qui s’inquiète d’un « déficit de démocratie structurel au niveau de l'Union européenne ». La Cour rappelle que la légitimité réside dans les Etats, puisqu’il n’existe pas de peuple européen. En particulier, elle bat en brèche l’idée d’une primauté absolue du droit européen sur le droit national, et rétablit le droit du Parlement allemand à bloquer l’application d’une norme européenne. Excusez du peu ! Encore un effort, camarades, et l’Union pourra devenir une confédération pragmatique d’Etats souverains qui se donnent les moyens d’une coopération efficace et réversible autour de projets précis ! Cela ne fait que vingt ans que nous le préconisons !

Mais nous n’y sommes pas encore, et à ce stade, l’Union Européenne est encore malade de l’oligarchie libérale qui l’a engendrée.


3 – Dans ce contexte, que font les forces de progrès ?

On peut se demander, je le dis sans ambages, si la social-démocratie ne va pas disparaître. Ce n’est pas le moindre des paradoxes apparents si, au moment même où la crise disqualifie ouvertement le capitalisme financier mondialisé, ses partisans les plus affirmés, les droites, sont confortés par les électeurs européens.

En réalité, les citoyens considèrent la social-démocratie comme tout autant liée, voire davantage, à ce capitalisme financier, que les droites dites « populaires », ou plutôt les conservateurs qui ont su se déguiser en droites « populaires ».

Pour autant, la faillite intellectuelle, politique, et je dirais même morale de la social-démocratie, n’a pas, ou pas encore, vu l’émergence d’un mouvement alternatif. C’est cela qu’il faut bâtir, pour trouver des solutions durables à la crise. Il faut d’abord le bâtir sur le terrain des idées, et toutes les forces de progrès, tous les citoyens de bonne volonté, s’y retrouveront alors naturellement !


III – Un nouveau cap, de nouveaux leviers, un monde à bâtir
1 – Il faut redonner une boussole aux forces de progrès : cette boussole, c’est le contrat républicain. Ne nous mentons pas, si le capitalisme financier qui met les peuples et les individus en concurrence permanente est un fiasco, l’autre chemin pour les masses n’est pas celui d’un hédonisme bobo d’individus livrés à eux-mêmes ! Ce n’est pas davantage la résurgence d’un communautarisme qui fait de la solidarité une prison plutôt qu’un soutien. Plus que jamais, nous avons besoin de faire des efforts, des efforts pour comprendre, des efforts pour nous instruire, des efforts pour produire, des efforts pour partager, mais des efforts que nous pourrons et que nous voudrons faire parce que nous saurons qu’ils sont au service d’un idéal commun, débattu, défini. L’intérêt général.

Oui, dans la crise, le sursaut est plus que jamais le contrat républicain. Lui seul articule l’exigence des devoirs et l’exigence des droits. Lui seul donne une perspective d’avenir collectif et une morale au sein desquelles s’épanouit la liberté.


2 – Au-delà des principes, il faut écrire ensemble le programme du Contrat républicain, le Programme d’aujourd’hui, le Programme contemporain, faisant écho à celui du Conseil National de la Résistance. Etre républicain, c’est d’abord proposer les mesures concrètes pour faire triompher l’intérêt général sur le capitalisme financier mondialisé. J’en énoncerai rapidement trois.

- d’abord, créer, le cas échéant par une ou plusieurs nationalisations, une grande banque publique, pour drainer l’épargne vers l’investissement productif, notamment celui des PME, et constituer un fonds souverain France digne de ce nom

- ensuite, doter la France d’une véritable politique industrielle et d’aménagement de l’espace ; j’y inclus des nationalisations et la création d’un organisme public de planification

- reconquérir, relancer, dynamiser les services publics

- enfin, et c’est la mère de toutes les batailles, contrecarrer la mise en concurrence des peuples, le dumping social et environnemental, en établissant un protectionnisme commercial intelligent ; et je le dis, chers camarades, si nous nous bordons à souhaiter des clauses sociales et environnementales à l’O.M.C., autant aller allumer un cierge à Lourdes, l’impact sur le libre-échange sera le même ! Il faut agir, à l’échelle européenne, et à défaut à l’échelle nationale.

Bien sûr, ces mesures doivent être incluses dans une stratégie internationale, et la France doit promouvoir l’entente d’une Europe des patries, un rapport privilégié entre les deux rives de la Méditerranée, le dialogue avec la Russie, la négociation avec les Etats-Unis…


3 – C’est par ces mesures, et toutes celles que nous serons capables de proposer à travers le programme pour un nouveau contrat républicain, que nous redonnerons de l’espoir aux citoyens, notamment aux travailleurs.

A contrario, soyons bien conscients que l’immobilisme se paierait au prix fort. Non seulement à prix d’or, mais peut-être au prix du sang, si l’on songe à la tension inexorablement croissante, dont le paroxysme pourrait être la guerre, entre les Etats-Unis et leur créditeur chinois

Réagissons. Mobilisons autour de nous. La crise ne doit pas nous accabler mais au contraire nous mobiliser. Sachons en faire un tournant, dans la perspective d’un monde plus juste !./
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