Brice Hortefeux annoncera aujourd’hui la création d’un service de police spécialisé contre les hooligans.
Depuis que le Maire de Paris m’a délégué l’action municipale parisienne sur les enjeux de Sécurité et de Prévention, je n’ai eu ce cesse de réclamer – Le Parisien s’en est fait l’écho en avril 2008*- une brigade anti-hooligans, chargée de suivre les matchs de football partout sur le territoire national, et de mener des opérations de police judiciaire contre les hooligans.
Ce dispositif m’apparaît depuis longtemps nécessaire, en complément des opérations d’ordre public et des dispositifs de police judiciaire qui existent pour les matchs à domicile au Parc des Princes.
En 2008, ma proposition semblait considérée comme une loufoquerie au Ministère de l’Intérieur.
En 2009, elle semble largement reprise par le Ministre.
Mieux vaut tard que jamais. Je serai très attentif à ses modalités !
« Il faut créer une brigade anti-hooligans ! »
GEORGES SARRE, maire adjoint (MRC) chargé de la sécurité à Paris
Propos recueillis par Sébastien Ramnoux | 19.04.2008
PLUSIEURS fois ministre, fondateur du MRC avec Jean-Pierre Chevènement, Georges Sarre (72 ans) a été choisi par Bertrand Delanoë pour gérer le dossier de la sécurité à Paris. Ce républicain forcené exige une sévérité plus grande contre le phénomène hooligan. Dans cette optique, une réunion du contrat local de sécurité du Parc des Princes se tiendra le 13 mai à 17h00 à la préfecture de police à l'initiative de la mairie de Paris et du Paris SG .
Etes-vous satisfait de la dissolution des Boulogne Boys ?
Georges Sarre. C'est un geste fort, symbolique, que je ne minimise pas, mais qu'on attendait depuis longtemps. Songez que depuis la loi votée en 2006 sur la répression des violences dans les stades, ça n'était jamais arrivé ! Il ne faudrait pas qu'après cette dissolution on relâche la pression.
Que préconisez-vous ?
D'abord une politique radicale d'éradication du hooliganisme. Il faut tout de suite multiplier et rallonger les interdictions de stade. On sait qu'au Parc des Princes par exemple, le noyau dur des supporters violents est de 200 personnes, exactement le nombre d'interdictions de stade qui avaient été prononcées après la mort du supporter lors du match PSG/Tel-Aviv. Depuis, on est revenus à 80 interdictions, ce n'est pas acceptable !
Vous souhaitez aussi la mise en place d'une unité spéciale de la police ?
En Angleterre, un service de police a été créé pour traiter uniquement le hooliganisme. Il dispose de 200 policiers ! Il faut la même chose en France, une brigade anti-hooligan avec des moyens et des effectifs, pour faire du suivi, de l'infiltration, du renseignement... un vrai travail policier en somme.
Mais une telle unité existe déjà à Paris.
Ils ne sont qu'une poignée ! C'est insuffisant pour enrayer le phénomène des « fights » notamment : le hooliganisme qui déborde des stades. On observe une recrudescence des affrontements et des incidents en dehors des stades, sur des parkings d'autoroute, dans les transports en commun... Il faut mettre en place une politique nationale.
Les instances sportives n'ont-elles pas une responsabilité ?
Si bien sûr. Il faut plus responsabiliser les clubs : pourquoi ne pas instaurer un système de bonus-malus, pour toutes les incivilités ? Les clubs seraient récompensés sportivement si les choses s'améliorent, ou sanctionnés si elles s'aggravent.